Entre les collines de Saint-Emilion et la vallée de l’Isle, les terres viticoles du Pomerol s’étendent au nord de Libourne en une longue pente douce et régulière, très peu accidentée. Seuls deux vallons viennent l’interrompre : les ruisseaux de la Barbanne et du Lavie creusent chacun un sillon filant droit jusqu’au bas de la pente. Au sein de ce territoire presque exclusivement dédié à la vigne, ils se distinguent aussi par leurs rives boisées. Cette importance d’une viticulture prestigieuse explique l’urbanisation assez faible malgré l’immédiate proximité de Libourne : le bâti reste très épars à l’exception de quelques villages (Lalande-de-Pomerol, Les Artigues-de-Lussac) et des abords de la RD1089, principale voie de communication.
LALANDE-DE-POMEROL
LES ARTIGUES-DE-LUSSAC
LIBOURNE
MONTAGNE
NEAC
POMEROL
SAINT-DENIS-DE-PILE
SAINT-EMILION
L’omniprésence du vignoble



Le Pomerol présente une topographie d’ondulations douces à peine marquées. La vigne s’étend partout et compose un paysage de monoculture à grande échelle : la qualité du vin produit ici est parmi les plus renommées. Cette association entre le relief peu marqué et la viticulture omniprésente offre à l’œil des horizons larges et lointains, où tout est perceptible : bourgs ou bâtiments isolés, arbres solitaires, bosquets ou allées plantées... Tous les éléments complétant le paysage des vignes sont visibles immédiatement.
Les vallons boisés

La Barbanne et le Lavie s’écoulent tous deux depuis les collines de Saint-Emilion, à l’est, et suivent des parcours parallèles, assez rectilignes jusqu’à la vallée de l’Isle. Leurs très étroits méandres marquent ainsi les pentes du Pomerol par deux tranchées qui constituent des interruptions nettes, bien que très fines, dans la continuité viticole. Tous deux voient leurs versants occupés par des boisements, continus ou en bosquets, tandis que les fonds de vallons laissent la place à quelques cultures et prairies, organisées par des réseaux de haies arborées.
Au-delà d’une variété paysagère bienvenue, ils forment également des corridors biologiques particulièrement utiles à la faune et propices à la biodiversité, dans un contexte où les techniques de la monoculture viticole laissent peu de place pour les espaces naturels.
Quelques autres éléments viennent localement enrichir ces paysages : canaux ou étangs, moulin ou château, diversifient la palette des images perçues et soulignent les transformations humaines du territoire. Des peupleraies apparaissent également, avec des conséquences environnementales mitigées car leur développement pourrait refermer visuellement ces vallons.
Le patrimoine des domaines viticoles
Les domaines viticoles, constitués d’un château et de chais - éventuellement agrémentés d’un parc - et des vignes qui leur sont associées, forment des entités complexes, qui participent grandement à la qualité des paysages de vignobles.

Entouré de ses vignes, le château se doit d’entretenir au mieux ses cultures, qui pour lui font office d’écrin ; une allée plantée assurera sa visibilité sans sacrifier de terres à la composition d’un parc ; des clôtures permettront d’affirmer l’emprise du domaine tout en donnant à voir sa splendeur viticole. Ces éléments, variant plus ou moins d’un château à l’autre, valorisent ces paysages de façon originale tout en apportant une certaine diversité dans ces horizons de monoculture.

Certains domaines s’enrichissent de bâtiments contemporains qui ont su ne pas tomber dans le pastiche. Leur réussite architecturale contribue à la qualité paysagère du terroir du Pomerol et à l’image des vins produits, équilibrée entre tradition et modernité.
Les bourgs et leurs silhouettes préservées

La présence visuelle des villages est importante, du fait de l’ouverture offerte par les vignes : en effet, tous les bâtiments sont immédiatement perceptibles, et prennent vite une place notable dans ces paysages. Aujourd’hui, ceci n’est pas un problème dans le Pomerol puisque très peu d’implantations disgracieuses se sont imposées : la pression foncière est ici largement compensée par la valeur des terres viticoles, et les extensions urbaines restent très limitées, jusqu’aux portes de Libourne.
Autour de leur église, monument facilement repérable au sein de ces reliefs modestes, les bourgs sont bien groupés et présentent des silhouettes compactes.
Enjeux de protection/préservation

La qualité de l’architecture des domaines viticoles : repérage des bâtiments patrimoniaux, classement et protection par les documents d’urbanisme.
Les silhouettes bien dessinées des bourgs : maintien de l’organisation compacte des villages lors des extensions, soin des "lisières urbaines" au contact des vignes.
Enjeux de valorisation/création

Les arbres solitaires, repères dans la vigne : repérage et classement des éléments végétaux enrichissant les paysages viticoles, entretien et renouvellement.
Le potentiel écologique des vignes : soutien au développement des cultures biologiques et raisonnées, maintien et création de corridors biologiques.
Les vignes imbriquées en ville ou en lisière : valorisation paysagère, création de limites de qualité, création de circulations douces périphériques.
Enjeux de réhabilitation/requalification

Les réseaux aériens : enfouissement des réseaux aériens.
Les entrées de ville de Libourne : revalorisation architecturale et paysagère des abords des routes, des zones commerciales, valorisation des parcelles de vignes et ouvertures visuelles préservées.
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